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CHAPITRE VI


L’ŒUVRE POÉTIQUE DE NOVALIS

I

Nous avons esquissé au chapitre précédent les grandes lignes de la cosmologie et de la religion de Novalis, telles qu’elles nous apparaissent dans ses fragments et ses opuscules en prose. Mais Hardenberg n’est pas un pur spéculatif. Il est d’abord et surtout un Voyant, un intuitif. Et il ne s’est pas borné à exprimer ses intuitions sous forme de théories philosophiques et de réflexions abstraites. Il s’est efforcé aussi de les présenter d’une façon concrète, sous forme de symboles, au moyen d’œuvres poétiques. Le penseur qui voyait dans l’univers un produit de l’imagination et détrônait l’antique Fatalité pour remettre aux mains de la Poésie le soin de tisser la destinée du monde, devait tout naturellement tenter d’exposer ses idées non pas seulement en une Encyclopédie philosophique, mais dans