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L’ŒUVRE POÉTIQUE DE NOVALIS

le cadre de fictions artistiques. L’œuvre littéraire de Novalis, que nous allons examiner maintenant est ainsi le complément nécessaire de l’œuvre du fragmentiste que nous avons considérée jusqu’à présent. On peut même dire, je crois, que Novalis s’est exprimé d’une manière plus vivante, plus significative et plus complète dans ses productions poétiques que dans ses écrits spéculatifs.

Hardenberg a été poète lyrique et romancier. Sur le poète lyrique l’essentiel a déjà été dit plus haut. Nous avons étudié son œuvre capitale, les Hymnes à la nuit avec assez de détails pour qu’il soit superflu de revenir sur ce sujet. Nous avons aussi mentionné et cité à diverses reprises, les Cantiques spirituels composés par Novalis, entre 1799 et 1800 et publiés dans l’Almanach des Muses pour 1802. Il nous suffira d’ajouter, ici, que ce sont ces hymnes pieuses dont quelques-unes ont été insérées dans les recueils de cantiques pour les églises évangéliques et servent aujourd’hui encore à l’édification des fidèles, qui ont fondé la réputation populaire de Novalis. Et de fait, ces cantiques que Frédéric Schlegel qualifiait de « divins » et plaçait à côté des plus belles poésies du jeune Gœthe, ces chants religieux où la critique contemporaine vante aujourd’hui encore « l’extraordinaire limpidité de la forme, l’émotion dénuée de toute emphase, de tout ornement littéraire, la mélodie simple et entraî-