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L’ŒUVRE POÉTIQUE DE NOVALIS

parmi nous : alors les leçons prendront fin ». Et nous lisons, en effet, dans une esquisse jetée sur le papier par Novalis, quelques indications sommaires sur le dénouement qui flottait devant l’imagination du poète : « Métamorphose du temple de Saïs. Apparition d’Isis. Mort du Maître. Rêves dans le Temple. Atelier de l’Archée. Arrivée des dieux grecs. Initiation aux mystères. Statue de Memnon. Voyage aux Pyramides. L’Enfant et son prophète. Le Messie de la nature. Nouveau Testament et Nature nouvelle surgissant comme la nouvelle Jérusalem. Cosmogonies des Anciens. Divinités indoues ». Il n’est plus possible, évidemment, de restituer avec quelque certitude, à l’aide de ces brèves notations, la conclusion que Novalis se proposait de donner à son roman, On aperçoit seulement qu’elle devait présenter de significatives analogies avec le dénouement d’Ofterdingen que nous indiquerons tout à l’heure, et décrivait, sans doute, comme celui-ci, la rédemption de la nature et le retour à l’Unité originelle.

Quoi qu’il en soit, Hardenberg a laissé inachevé son roman. Il semble avoir songé un instant, au début de 1800, à le remanier dans l’esprit de Jacob Bœhme, en lui donnant une signification « véritablement symbolique ». La mort l’empêcha de mettre à exécution ce projet. Et il ne semble pas que nous ayons à le regretter. Nous rencontrons dans le Disciple