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L’ŒUVRE POÉTIQUE DE NOVALIS

ral) von Funck. Il aurait ensuite composé la première partie presque tout entière pendant l’hiver de 1799 à 1800, au cours duquel il séjourne le plus souvent dans un lieu solitaire de la « güldne Aue » en Thuringe. Dès le 31 janvier 1800, dans tous les cas, il annonce à Frédéric Schlegel que son roman est « à peu près terminé » et qu’il le lui enverra prochainement. Vers la mi-avril en effet la première partie d’Ofterdingen est achevée, recopiée et communiquée en manuscrit aux amis du poète. Leur jugement paraît avoir été assez sévère. Dans une lettre du 18 juin à Frédéric Schlegel, Novalis s’excuse en effet de « sa maladresse dans les transitions, de sa lourdeur dans la manière de traiter le cours agité de la vie ». Il aspire à écrire une prose plus souple. Il annonce à ses amis que la seconde partie sera le commentaire de la première, mais deviendra, sous le rapport du fond comme de la forme, bien plus poétique que celle-ci. Il prépare d’ailleurs, dès à présent, la publication de son roman qui doit paraître chez l’éditeur Reimer dans le même format et avec les mêmes caractères que Wilhelm Meister. Entre temps, et malgré la brusque aggravation de sa maladie qui se déclare au mois d’août, il rédige le début de la seconde partie. Au début de 1801 il aurait exprimé, si nous en croyons Tieck, l’intention de remanier entièrement son roman. La mort ne lui en laissa pas le temps.