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CONCLUSION

lisme, rapidement discrédité, ont succédé le pessimisme schopenhauérien, l’idéalisme néo-kantien ou le radicalisme nietzschéen. Après une période d’athéisme ou d’agnosticisme on a vu refleurir la foi positive ou tout au moins la nostalgie religieuse et la curiosité inquiète des choses de l’au-delà. Le mysticisme, au lieu d’être considéré simplement comme une maladie mentale, une aberration pathologique de l’esprit humain a été étudié avec une sympathie croissante, comme un phénomène à la fois éternellement humain et aussi spécifiquement allemand. Le naturalisme, après un court triomphe, a cédé le pas, en littérature, au symbolisme. Le romantisme a été réhabilité par la critique historique qui, à la suite de Dilthey et de Haym, a montré dans ce mouvement une étape nécessaire, intéressante et féconde dans le développement de la pensée et de l’art allemands. Il a ainsi trouvé un regain de faveur auprès des lettrés comme auprès du grand public. Sans doute, en Allemagne comme en France, cette évolution de l’opinion ne s’est pas accomplie sans résistances. Les débats sur le romantisme sont plus que jamais à l’ordre du jour. On discute pour savoir s’il est ou non un danger pour la santé publique ; on prédit périodiquement que le néo-romantisme va faire place à une renaissance du classicisme, à une reprise de l’humanisme rationaliste. Mais en somme, si l’accord n’est pas