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CONCLUSION

foi, ni par l’enthousiasme avec lequel il a prêché son idéal, ni par la noblesse originelle de sa nature, ni par la force poétique du langage à l’aide duquel il a cherché à communiquer ses expériences intimes. Ofterdingen annonce Parsifal et Zarathustra. Et l’idéalisme magique de Novalis est une fiction symbolique qui ne le cède guère en beauté ni à la doctrine de la régénération de Wagner, ni à l’hypothèse du Retour éternel de Nietzsche. Ce que valent, au point de vue absolu, ces Évangiles d’hier et d’aujourd’hui, je n’essaierai pas de le décider ici. Mais il ne me paraît pas douteux qu’ils ne soient, les uns comme les autres, des tentatives de nobles apôtres et de grands artistes pour exprimer chacun dans sa langue et selon son tempérament, d’une façon toute approximative et symbolique, par des formules philosophiques ou des images poétiques, l’expérience vieille comme le monde et toujours nouvelle de l’ineffable et incommunicable illumination mystique.

Puis, Novalis est, en même temps qu’un des maîtres de la mystique, une des figures typiques du romantisme allemand. Son idéalisme ne diffère pas essentiellement de celui de Kant ou surtout de Fichte. Sa philosophie de la nature est voisine de celle d’un Ritter ou surtout de Schelling qui, pendant des années, a exercé une influence décisive sur le développement des sciences naturelles en

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