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LE RETOUR À LA VIE

plicité, sans sophismes et sans poses. Puisque la mort ne voulait pas de lui, il se remit à vivre. Trois motifs puissants, la science, l’amour, la poésie, le rattachèrent pour quelques années encore, à l’existence.

La science d’abord.

Nous avons vu plus haut déjà comment, chez Novalis, l’instinct de connaissance se développe en même temps que le besoin d’aimer, comment la même aspiration le porte à fonder un foyer et à se faire une conception de la vie. À peine installé à Tennstedt, il se plonge dans l’étude approfondie de Fichte et commence la lecture de Kant. Puis, en 1795 ou au début de 1796, il lit Spinoza. Pendant l’automne de 1797, il dépouille conciencieusement l’œuvre entière de Hemsterhuys. Cette même année il étudie les premiers écrits de Schelling et fait la connaissance personnelle du philosophe à Leipzig. Par l’entremise de F. Schlegel, il prend connaissance, en 1797 aussi, des idées de Hülsen.

Vers la fin de 1797 son intérêt se concentre plus particulièrement sur les sciences naturelles. Initié déjà à la chimie qu’il a travaillée, sous la direction de Wiegleb, à Langensalza, à la physiologie par les écrits de Brown qu’il a lus pendant l’automne de 1797, à la philosophie de la nature qu’il a étudiée dans les œuvres des alchimistes de la Renaissance et dans les écrits de Schelling ou de