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LE RETOUR À LA VIE

composer ses Cantiques spirituels, mettre la dernière main aux Hymnes à la nuit, rédiger pendant l’hiver de 1799 à 1800 la première partie de son grand roman d’Ofterdingen, jeter sur le papier des esquisses pour une seconde partie, projeter un remaniement du Disciple à Saïs. Ce n’est plus sous la forme de fragments philosophiques ou de traités encyclopédiques qu’il entend communiquer aux contemporains sa conception de la vie. Il veut la faire vivre en des œuvres d’art qui parleront non pas seulement à l’intelligence, mais au cœur. Il sait à présent que sa vraie vocation n’est pas d’être un théoricien ou un homme de science, mais bien un poète-penseur qui exprime par le symbole et par l’image vivante ses idées les plus profondes.

Ayant ainsi esquissé dans ses grandes lignes l’évolution intérieure de Novalis, nous abordons l’étude spéciale de sa philosophie d’abord, de ses œuvres poétiques ensuite.