Page:Lindau - Un voyage autour du Japon.djvu/33

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hama, où l’on traite le plus d’affaires, et pas un négociant russe n’est jusqu’à présent venu s’établir au Japon. Seulement à Hakodadé, ville fort industrieuse, mais sans débouchés étrangers, et que, pour cette raison, Anglais et Américains ont négligée ; à Hakodadé, qui fait face aux ports de la Mandchourie, stationne constamment une petite flottille de vapeurs russes. On est fort étonné d’y trouver la même nation représentée par un consul général, un médecin et un prêtre installés à demeure ; on y a fondé un hôpital, construit un chantier et pris un ensemble de mesures d’où ressort l’intention évidente de créer là un établissement durable. Le gouvernement russe a la passion de certains riches propriétaires : il ne néglige rien pour arrondir ses domaines. L’île de Yezo, dont Hakodadé est le chef-lieu, compléterait fort bien ses dernières acquisitions dans l’extrême Orient, et il n’y a pas à douter que, dans un avenir prochain, il ne saisisse le premier prétexte de s’en rendre maître.

Akonoura, autre dépendance de Nagasacki, voisine d’Inassa, est aujourd’hui en pleine voie de prospérité. Ce petit village appartenait jadis à un prince japonais qui y faisait fabriquer tant bien que malle matériel en fer nécessaire à la construction des navires ; mais, depuis plusieurs années déjà, le gouvernement du taïkoun a acquis la propriété de ce territoire ; puis, avec le secours des ingénieurs