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Page:Lintilhac - Lesage, 1893.djvu/206

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SA POSTÉRITÉ LITTÉRAIRE.

Mais quoi ! il y a beau temps que les parchemins ont fait litière aux sacs d’écus. Ce n’est plus chez des baronnes douteuses que Turcaret a ses grandes et petites entrées :

La prime ! devant elle il n’est point d’inhumaine….
La prime tenant lieu d’antique parchemin
Vous ouvre à deux hattants le faubourg Saint-Germain,


s’écrie encore Simonnet. On ne déguise même plus la bassesse de son extraction, comme Turcaret, et bien loin d’en rougir devant les fils des marquis dont on a été les laquais, on en fait un titre de plus à l’insolence. Jean Giraud de la Question d’argent rappellera avec affectation à René de Charzay que son père fut jardinier au château de Charzay. Ils tiennent à leurs noms, nos Turcarets, et c’est encore, selon la remarque du marquis d’Auberive, « un trait de l’aristocratie financière ». Le Simonnet de la Bourse refusera même, comme trop cher, un duc qui offrait son nom pour le mettre en tête des prospectus. Insiste-t-on,

Ah ! nous ne sommes plus alors des Turcarets !


riposte-t-il, narquois. Hélas ! non, mais quelle revanche pour Turcaret ! Voici même qu’au lieu d’acheter l’esprit, les descendants de Turcaret commencent aussi à être en fonds de ce côté. Balardier, par exemple, dans Ceinture dorée, n’aurait pas besoin de M. Gloutonneau pour tourner des quatrains qui ne prêteraient pas à rire. Et Jean Giraud