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Page:Lisbois - Autour d'une auberge, 1909.djvu/53

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AUTOUR D’UNE AUBERGE

Il est un vin qu’il faut mêler à l’eau :
Sans ton breuvage, ô céleste espérance,
L’homme ici-bas tombe sous le fardeau.

Aux noirs soucis ne fermez pas la porte :
Il faut subir ces hôtes familiers.
La vie, hélas ! est un rosier qui porte
Contre une rose épines par milliers !
Mais si votre âme, un jour de défaillance,
Dans sa prison se sent agoniser —
Appelez vite, appelez l’espérance :
Son élixir peut tout cicatriser.

Sainte espérance ! ô ma suave amie !
Reste avec nous dans ce séjour obscur.
C’est ta chanson qui fait aimer la vie,
C’est ton regard qui teint les cieux d’azur !
Au trône, — au cloître, — au crime, — à l’innocence, —
Au laboureur comme au prêtre à l’autel, —
Montre sans cesse, ô divine espérance,
Montre toujours, montre du doigt le ciel !

Il neige encor. Mais à travers son voile,
Le ciel se teint d’une rose lueur.
Dans le brouillard je distingue une étoile,