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Page:Lisbois - Autour d'une auberge, 1909.djvu/89

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AUTOUR D’UNE AUBERGE

silence sur cette question.

Rougeaud, en disant ces paroles, avait un air de douceur, une bonhomie, si franche en apparence, que la bonne Marie, ne put que lui dire :

— Mon cher Monsieur, je ne sais pas ce que l’on a pu me reprocher. Dans les leçons de catéchisme, je n’ai fait qu’enseigner la doctrine exacte de l’Église ; et j’ai dit, qu’en matière d’autorité, l’Église avait le droit de commander ; que Notre-Seigneur avait donné ce pouvoir au Pape, qui le représente sur la terre ; aux évêques qui, eux aussi, représentent le Pape dans leurs diocèses, et aux curés de chaque paroisse et que tous enseignent aux fidèles le chemin du ciel. J’ai dit que nous devons leur obéir quand ils nous parlent. Que les questions d’auberge étaient de leur ressort, parce qu’elles touchent à la morale publique ; que ceux qui, sur cette question, comme sur d’autres du même genre, ne veulent pas obéir, ceux-là se révoltent contre l’autorité et sont par conséquent de mauvais chrétiens. Voilà, Monsieur, ce que j’ai répété et ce que je répéterai à mes enfants aussi longtemps que j’aurai le bonheur d’enseigner le catéchisme. Si parmi les chrétiens il y en a tant de rebelles, c’est qu’ils ont oublié ce chapitre qui parle de l’autorité de l’Église, et où Notre-Seigneur dit en toute lettre : Celui qui vous écoute, m’écoute, celui qui vous méprise, me méprise.