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POLYBE, LIV. XXXIII.

FRAGMENS
DU

LIVRE TRENTE-TROISIÈME.


I.


Députation des Romains vers Prusias en faveur d’Attalus. — Délibération du sénat sur les Achéens relégués en Italie.


Sur la fin de l’hiver, le sénat, sur le rapport que Publius Lentulus lui avait fait, à son retour, de ce qu’il avait vu chez Prusias, fit appeler Athénée, frère d’Attalus, et, sans perdre le temps en longues discussions, le fit partir avec trois députés, C. Claudius Centon, Lucius Hortensius et C. Arunculéius, qui tous trois eurent ordre d’empêcher que Prusias ne fît la guerre à Attalus. Il arriva en même temps à Rome des ambassadeurs de la part des Achéens, Xénon d’Égium et Téléclès de Tégée, pour demander qu’on renvoyât enfin dans leur pays les Grecs accusés d’avoir été partisans de Persée, et dispersés pour cette faute dans l’Italie. Le sénat s’assemble à ce sujet, l’affaire se propose, et peu s’en fallut qu’on ne les remît en liberté. Le préteur Aulus Postumius fut cause que la chose ne réussit pas. Les avis étaient partagés : les uns voulaient qu’on les renvoyât, les autres qu’on les retînt, et un troisième parti qu’on leur accordât la liberté, mais non pas pour le présent. De ces trois opinions Postumius n’en fit que deux, et demandant leur avis : « Que ceux, dit-il, qui sont pour le renvoi des exilés passent ici, et que ceux qui sont d’un autre sentiment passent là. » Or ceux qui étaient d’avis qu’on différât encore à les renvoyer se joignirent à ceux qui voulaient qu’on les retînt ; par là ce parti devint beaucoup plus nombreux que l’autre, et les exilés restèrent dans le même état. (Ambassades.) Dom Thuillier.


Ambassade des Achéens à Rowe.


Quand, au retour des députés, on apprit dans l’Achaïe qu’il ne s’en était presque rien fallu que tous les exilés ne revinssent dans leur patrie, on conçut de grandes espérances qu’enfin cette grâce leur serait accordée ; c’est pourquoi ils envoyèrent à Rome Téléclès de Mégalopolis et Anaxidame pour faire de nouvelles instances. (Ibid.)


..... De lui offrir cinquante talens s’il venait à Chypre, et de lui mettre sous les yeux en son nom l’espoir d’autres émolumens et honneurs s’il se rangeait en cela de son côté. (Suidas in Προτείνειν.) Schweighæuser.


Archias.


Ce malheureux traître avait formé le projet de livrer l’île de Chypre à Démétrius. La mine ayant été éventée, il fut conduit devant les juges et, pour éviter le supplice qui lui était destiné, il se