Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 5, 1844.djvu/837

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Telle est la marche ordinaire d’une guerre ; telle sera aussi celle que nous suivrons pour procéder à l’examen des différentes combinaisons que ces opérations amènent. Toutes celles qui embrassent l’ensemble du théâtre de la guerre sont du domaine de la stratégie qui comprendra ainsi :

1° La définitîon de ce théâtre et des diverses combinaisons qu’il offrirait ;

2° La détermination des points décisifs qui résultent de ces combinaisons et de la direction la plus favorable à donner aux entreprises ;

3° Le choix et l’établissement de la base fixe, et de la zone d’opérations ;

4° La détermination du point objectif qu’on se propose, soit offensif, soit défensif ;

5° Les fronts d’opérations, les fronts stratégiques et ligne de défense ;

6° Le choix des lignes d’opérations qui mènent de la base au point objectif ou au front stratégique occupé par l’armée ;

7° Celui des meilleures lignes stratégiques à prendre pour une opération donnée ; les manœuvres inhérentes pour embrasser ces lignes dans leurs diverses combinaisons ;

8° Les bases d’opérations éventuelles et les réserves stratégiques ;

9° Les marches d’armées considérées comme manœuvres

10° Les magasins considérée dans leurs rapports avec les marches des armées ;

11° Les forteresses envisagées comme-moyens stratégiques, comme refuges d’une armée, ou comme obstacles à sa marche : les sièges à faire et à couvrir ;

12° Les points où il importe d’asseoir des camps retranchés, têtes de pont, etc. ;

13° Les diversions et les grands détachemens qui deviendraient utiles ou nécessaires.

Indépendamment de ces combinaisons qui entrent principalement dans la projection du plan général pour les premières entreprises de la campagne, il est d’autres opérations mixtes qui participent de la stratégie pour la direction à leur donner, et de la tactique pour leur exécution, comme les passages de neuves et rivières, les retraites, les quartiers d’hiver, les surprises, les descentes, les grands convois, etc.

La deuxième branche indiquée est la tactique, c’est-à-dire les manœuvres d’une armée sur le champ de bataille, ou de combat, et les diverses formations pour mener les troupes à l’attaque.

La troisième branche est la logistique ou l’art pratique de mouvoir les armées, le détail matériel des marches et des formations, l’assiette des camps non retranchés et cantonne mens, en un mot l’exécution des combinaisons de la stratégie et de la tactique.

Plusieurs controverses futiles ont eu lieu pour déterminer, d’une manière absolue, la ligne de démarcation qui sépare ces diverses branches de la science j’ai dit que la stratégie est l’art de faire la guerre sur la carte, l’art d’embrasser tout le théâtre de la guerre ; la tactique est l’art de combattre sur le terrain où le choc aurait lieu, d’y placer ses forces selon les localités et de les mettre en action sur divers points du champ de bataille, c’est-à-dire dans un espace de quatre ou cinq lieues, de manière que tous les corps agis sans puissent recevoir des ordres et les exécuter dans le courant même de l’action ; enfin la logistique n’est au fond que la science de préparer où