gnons que cela n’empire avec le temps. Paris a maintenant un air de fête qui est tout à fait déplacé et, si nous ne voulons pas qu’on nous appelle les Parisiens de la décadence, il faut mettre un terme à cet ordre de choses. » Puis il citait le passage de Tacite : « Cependant, le lendemain de cette horrible lutte, avant même qu’elle ne fût tout à fait terminée, Rome, avilie et corrompue, recommença à se vautrer dans le bourbier de volupté où elle avait détruit son corps et souillé son âme — alibi prœlia et vulnera, alibi balnea popinœque — ici les morts et les blessés, là les filles et les tavernes. »
… on massacra ainsi plus de dix-neuf cents personnes…
Les journaux versaillais avouèrent seize cents prisonniers enterrés au Père-Lachaise. L’Opinion Nationale du 10 juin disait :
« Nous n’avons pas voulu quitter le Père-Lachaise sans saluer d’un regard de compassion chrétienne ces tranchées profondes où ont été ensevelis, pêle-mêle, les insurgés pris les armes à la main et ceux qui n’ont pas voulu se rendre.
« Ils ont expié par un acte de justice sommaire leur criminelle folie. Que Dieu ait pitié d’eux et leur fasse miséricorde.
« Rectifions, en passant, les bruits exagérés qui ont couru au sujet des exécutions faites soit au Père-Lachaise, soit aux environs.
« Il résulte de renseignements certains, — nous oserions presque dire de relevés officiels, — qu’il n’y a eu d’enterrés dans ce cimetière que — fusillés ou tués en combattant, — en tout, seize cents. »
Le récit suivant du massacre de la Roquette a été fait à l’auteur par un témoin oculaire échappé miraculeusement, M. Jacquet qui, réfugié en Angleterre, professa à Landudno chez M. John Mac-Laughlin.
« J’étais rentré chez moi le samedi soir. Le dimanche matin, traversant le boulevard du Prince-Eugène, je fus