Page:Liszt - F. Chopin, 1879.djvu/198

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tuent nécessairement, puisque ne pouvant obtenir ni Xégalité, ni la fraternité, elles donnent la mort ! Il suivait de loin les événemens et une perspicacité de coup d’oeil, qu’on ne lui eût d’abord pas supposée, lui fit souvent prédire ce à quoi de mieux informés s’attendaient peu. Si des observations de ce genre lui échappaient, il ne les développait point. Ses phrases courtes n’étaient remarquées que quand les faits les avaient justifiées.

Dans un seul cas Chopin se départit de son silence prémédité et de sa neutralité accoutumée. Il rompit sa réserve dans la cause de l’art, la seule sur laquelle il n’abdiqua dans aucune circonstance l’énoncé explicite de son jugement, sur laquelle il s’appliqua avec persistance à étendre l’action de son influence et de ses convictions. Ce fut comme un témoignage tacite, de l’autorité de grand artiste qu’il se sentait légitimement posséder dans ces questions. Les faisant relever de sa compétence et de son appel, il ne laissa jamais de doutes quant à sa manière de les envisager. Pendant quelques années il mit une ardeur passionnée dans ses plaidoyers ; c’était celles où la guerre des romantiques et des classiques était si vivement conduite de part et d’autre. Il se rangeait ouvertement parmi les premiers, tout en inscrivant le nom de Mozarl sur sa bannière. Comme il tenait plus au fond des choses qu’ aux mots et aux noms, il lui suffisait de trouver dans l’imniortel auteur du Retjuiem, de la symphonie