Page:Liszt - Le Tannhaeuser, paru dans le Journal des débats, 18 mai 1849.djvu/17

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eux, à qui il n’avait jamais fait de mal, de respecter « l’auguste infortuné que son âme désire, » et pour lequel ils ne savent pas si la grâce n’a pas réservé de merveilleux secrets. Et la vaillante jeune fille finit par conquérir la vie de son amant !

Quel courroux du ciel et des hommes eût résisté à la force impérieuse de ses supplications d’amour ? Émus, touchés, tous s’arrêtent, et Tannhaeuser, foudroyé par cet amour dont l’ardeur fait surgir l’espoir dans l’abîme du désespoir, s’élance pour se joindre aux pèlerins qui allaient à Rome, afin d’y chercher l’absolution de son terrible égarement.

De longs jours et de plus longues nuits la princesse de Thuringe attendit le moment de son retour, priant, pleurant, espérant.

Un soir que, dans cette vallée où il avait été retrouvé par le landgrave, elle s’était agenouillée aux pieds d’une madone, les pèlerins avec lesquels il était parti repassèrent par cette même route pour rentrer