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Page:Liszt - Le Tannhaeuser, paru dans le Journal des débats, 18 mai 1849.djvu/18

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dans leurs foyers. Haletante, elle se lève pour voir s’il est au milieu d’eux… Elle ne le retrouve pas, elle retombe prosternée devant la sainte patronne consolatrice des affligés ; et dans une de ces prières qui emportent l’âme dans leur vol, elle demande au ciel sa mort à elle, son salut à lui.

Lorsqu’elle se relève pour remonter la colline du château, Wolfram en vain veut l’accompagner. Restée seule sur terre, il n’y a plus que la solitude qui lui soit chère, car elle est à jamais inconsolée.

Il revient toutefois, le chevalier-poëte, l’illustre coupable ; mais qui reconnaîtrait, sous les habits déchirés de ce pèlerin aux yeux hagards, à la démarche chancelante, le brillant vainqueur de tant de rivaux ? C’est avec peine que Wolfram retrouve ses traits si changés par une livide pâleur ; il l’interroge, impatient de connaître son sort. Tannhaeuser ne lui répond qu’en lui demandant avec ironie le chemin de la grotte maudite. Saisi d’horreur, Wolfram pourtant ne se rebute pas, continue ses questions, et le pénitent décharné, dans l’amertume et l’écrasement de son cœur, lui fait le récit de ce voyage, durant lequel, transporté d’un