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Page:Liszt - Le Tannhaeuser, paru dans le Journal des débats, 18 mai 1849.djvu/20

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soulevé tant d’espérance, forme une des plus déchirantes pages qui aient jamais été écrites.

Les chroniques qui citent l’oracle de l’évêque ajoutent que le chevalier, repoussé avec cette inexorable sévérité, s’en était retourné dans sa patrie pour se reprendre aux débauches dont on ne voulait pas le sauver ; mais qu’un matin le prêtre sans charité vit fleurir sa crosse d’amandier comme preuve que le bois mort revivrait s’il le fallait, mais qu’un cœur contrit ne serait pas rejeté.

Tannhaeuser, désespéré par cet implacable arrêt, ne parvenant pas à toucher ces oreilles fermées à la pitié, cherche pour s’y replonger l’antre de Vénus ; il veut retrouver les sentiers mystérieux….. et le chant des sirènes et la voix de la déesse se font entendre. Il se précipite au-devant d’elles avec le désespoir de l’anathème ; Wolfram le retient, se cramponne à lui, mais ne parvient à rompre le charme qu’en prononçant le nom d’Élisabeth. La vision impure disparaît. Les mélodies d’une si infernale suavité s’évanouissent, et Tannhaeuser a encore redit le nom avec ce même amour et la même espérance. À cet instant, on voit s’approcher la procession funèbre qui accompagne à