Aller au contenu

Page:Liszt - Le Tannhaeuser, paru dans le Journal des débats, 18 mai 1849.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la fiction et le mythe, donnant assez de vie à ses personnages pour les dramatiser, et laissant flotter assez de vague sur leurs contours pour que chaque intelligence compréhensive y puisse dessiner ses propres traits.

Le plan réunit, aussi bien que la partition, une rare entente des moyens pratiques de l’art, une admirable distribution des effets, avec une grande abondance d’idées et de style.

Lorsqu’elle sera plus connue, on disséquera le squelette de cette belle œuvre ; on se disputera même sur telle de ses articulations et telle de ses proportions. À quoi servirait maintenant d’entrer dans les détails de cette merveilleuse instrumentation, d’analyser le savant et harmonieux emploi des violons, des flûtes, des harpes, des trombones, etc., etc., et d’énumérer les tons divers, si heureusement appliqués aux divers momens du drame ? Encore une fois, les grands théâtres d’Allemagne ne sauraient tarder à faire toute sa place au Tannhaeuser sur leurs répertoires et dans l’opinion du public. Espérons aussi que le Conservatoire de Paris s’appropriera bientôt l’ouverture gigantesque qui résume avec tant de magnificence tant d’extraordinaires beautés.