robe. Parmi les expressions militaires guerre, vient de gearra, coups ; caterva, de cath, bataillon ou de cotern, soldats ; goesati, de gais, épée, bagaudœ, de bagac, guerriers ; galeari, de gallior, troupes étrangères. Parmi les noms mythologiques. Ogmion, dieu de l’éloquence chez les Gaulois, prend son nom de ogam, qui signifie écriture, science, en irlandais. Bélénus est le même que Bel, nom irlandais du soleil et le nom de Taranos, Jupiter, est l’irlandais tarann, tonnerre. À propos d’Ogmion et de la grandiloquence gauloise, on peut rappeler l’emphase irlandaise qui accole une douzaine d’épithète à un mot[1].
4o Similitude des œuvres architectoniques et décoratives.
Les armes et les parures enfouies sous les dolmens quelques milliers d’années avant notre ère, les décorations de ces mêmes dolmens et des chapelles payennes (comme celle de Cashel) procèdent d’un art parfaitement un, caractérisé par les enchevêtrements sans fin qui symbolisaient les existences successives de l’âme. À une époque plus récente on retrouve ces mêmes dessins, illustrés en plus de types Celtiques sur les manuscrits gaéliques et français du moyen âge. Toutes ces ornementations font partie de la conception architectonique connue en France et en Irlande sous le nom d’architecture ogivale[2], nationale dans les deux pays. Par conséquent les deux peuples qui ont le même art national, sortent d’une souche commune.
Par les considérations précédentes, nous croyons avoir démontré combien doivent nous intéresser les traditions recueillies par les Irlandais, et conservées en grande partie dans le Leabar Gabala, que nous allons maintenant analyser.
Le Leabar Gabala ou Livre des Invasions, rédigé en 1631, sous la direction de M. O’Clery retrace l’histoire des six colonies que les civilisations du continent ont jetées successivement, comme autant d’alluvions, sur la terre d’Irlande. Ce furent :
1o La colonie amenée par Ceasair en 2957 avant Jésus-Christ, et composée de trois hommes et de cinquante femmes.
