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Céasair donc arriva avec trois hommes et cinquante belles femmes. Elle partit un mardi, (le présage était orageux) de l’île de Méroen.

Le fait de son arrivée, (célèbre en est l’histoire) dans l’île de Méroen à travers la mer Tyrienne aux eaux claires eut lieu à l’approche du déluge.

Elle fut, comme disent les bardes, sur le côté de chaque vague très-haute, dix-huit jours sans trébucher sur la surface de la grande mer Caspienne.

Vingt jours depuis la claire mer Caspienne jusqu’à la calme mer Cimmérienne ; un jour elle dépensa jusqu’à l’Asie-Mineure, un peu à l’ouest entre la Syrie et la mer Tyrienne.

Vingt jours de l’Asie-Mineure, en faisant voile jusqu’aux Alpes éclatantes. En dix-huit autres jours elle vint de ce côté-ci du coude élevé de l’Espagne.

De là jusqu’à la noble Irlande, dans le cours de neuf jours, de l’Espagne, un samedi, au quinzième clair[1] elle vint pour posséder la contrée.

Trois hommes et cinquante nobles dames étaient leur nombre, par un règlement trop dur. Le vent les poussa, en cette manière, jusqu’à l’Irlande, en leur trajet.

Les trois hommes partagèrent les cinquante femmes en trois lots : dix-sept femmes pour Fiontoin de belle contenance ; seize dames pour Biot à la chevelure frisée.

Ladra, joyeux, prit seize dames. Il pensait que c’était peu, que ce n’était pas trop. De la société des femmes (ce fut un fait pénible,) Ladra mourut à la butte Ladra.

Les deux autres, au prochain jour, divisèrent ces seize femmes en deux lots. Ce furent des hommes qui, avec une joyeuse liberté, demeurèrent avec des femmes en Irlande.

Biot, emmena vingt-cinq femmes avec contentement, jusque dans le nord de l’île de l’Irlande, sur la montagne, près la mer brillante où ses derniers pas s’accomplirent.

  1. C’est-à-dire au quinzième jour de la lune.