Page:Lockroy - Lettres sur la marine française, paru dans Le Temps, 25 août 1903.djvu/5

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raids offensifs dans les eaux ennemies. Pour protéger leurs entrées ou leurs sorties, une escadre de deuxième ligne, mais homogène, mais composée de bâtiments semblables et pouvant combattre ensemble, devait appuyer leurs mouvements et, au besoin, livrer le combat qui, en cas de blocus, leur aurait permis de s’échapper. Ce n’était pas assez encore : il fallait pour rendre redoutable et effective la défense de cette partie du littoral, la renforcer d’une flottille puissante : torpilleurs, contre-torpilleurs et sous-marins ; de ces bateaux que l’amiral Jurien de la Gravière appelait des « moucherons », et dont il disait que le nombre ferait un jour la force de notre marine.

Tel était ce plan : simple dans ses grandes lignes ; logique dans sa conception. En l’exécutant, la France ne se montrait pas menaçante : elle se montrait simplement forte. Elle ne témoignait pas du désir d’attaquer ses voisins : elle indiquait la volonté de se défendre. Elle mettait en pratique cette admirable parole du président Roosevelt : « Il y a pour