Page:Lockroy - Lettres sur la marine française, paru dans Le Temps, 25 août 1903.djvu/6

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un peuple quelque chose de plus à redouter que la guerre : c’est la perte de son indépendance ».

Que fallait-il pour l’exécution ? Il fallait que le ministre — s’il y en avait un — s’attachât à renforcer la Méditerranée d’unités neuves ; à fournir à l’escadre les moyens d’exercer son personnel par de fréquentes manœuvres, à l’approvisionner de charbon en quantité suffisante ; à choisir, ensuite, dans les bâtiments disponibles, pour composer l’escadre du Nord, ceux qu’indiquait la similitude de leur puissance et surtout de leur vitesse ; à donner à cette escadre, comme à l’autre, les moyens de s’instruire et de travailler pendant le peu de temps qu’elle est armée ; à réunir, à Brest, le plus grand nombre possible de croiseurs, à organiser, enfin, une bonne flottille, et si les éléments de cette flottille manquaient par hasard, à veiller aux mises en chantier. Est-ce cela qu’on a fait ? C’est le contraire. Outre la prévision de charbon diminuée et les équipages diminués aussi, on a réduit l’escadre de la Méditerranée