Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/104

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d’être indépendamment de l’Évangile, qui n’est pas destiné à les promouvoir, et qui ne peut les suppléer en ce qu’elles ont de positivement utile et de bienfaisant pour l’humanité. L’indépendance de l’Evangile à l’égard des choses de l’intelligence n’est qu’une hypothèse théorique. Dans la réalité de l’histoire, chez tous ceux qui ont cru ou qui croient, la foi évangélique se teint de l’ignorance ou de la science relatives de ses adeptes.

Quant à la révolution morale que le Christ aurait voulu opérer dans le monde, on ne doit pas se lasser de répéter que Jésus ne la pas annoncée autrement que dans le royaume prêt à venir, et qu’il ne l’a point présentée comme une œuvre de lent progrès. La parabole des Ouvriers de la vigne et celle des Talents, que l’on cite pour montrer comment le royaume s’étend sur la terre, n’ont pas cette signification allégorique : la première signifie que le royaume sera donné à ceux qui seront arrivés sur le tard à la foi et à la pratique du bien, tout comme à ceux qui auront appliqué toute leur vie au devoir ; la seconde fait entendre que le royaume n’appartiendra qu’à ceux dont l’existence aura été