Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/112

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semblables au Sauveur ressuscité [1]. Ce n’est pas sans les violenter qu’on en limite l’application aux choses que Jésus aurait apprises du Père, à la révélation qu’il serait chargé d’apporter aux hommes. On veut trouver le principal de cette révélation dans la connaissance que le Fils a du Dieu bon. Mais le texte n’a pas été conçu pour faire valoir une telle idée. Est-ce que le Père, qui seul connaît le Fils, comme le Fils seul connaît le Père, aurait aussi reçu du Fils une révélation dont il serait l’interprète, et ne serait-il Père que pour avoir connu le Fils ? Y aurait-il une religion du Fils que le Père devrait prêcher, comme le Fils doit prêcher celle du Père ? Il s’agit visiblement d’un rapport transcendant, d’où ressort la haute dignité du Christ, et non d’une réalité psychologique, dont on ne voit pas la possibilité par rapport à Dieu. Père et Fils ne sont pas ici des termes purement religieux, mais déjà des termes métaphysiques, théologiques, et la spéculation dogmatique a pu s’en emparer sans en modifier beaucoup le sens. Il n’y a qu’un Père et qu un Fils, constitués, en

  1. Cf. MATTH. XXVIII, 18.