Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/147

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premiers croyants, ou à Jésus lui-même, et à l’Apôtre des gentils. Le passage de l’Épître aux Corinthiens [1] : « Je vous ai transmis ce que j’ai reçu moi-même, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés [2]..., et qu’il est ressuscité le troisième jour », ne garantit aucunement que l’idée de la mort expiatrice ait existé, dès l’origine, avec la netteté que lui donne renseignement de Paul, et qu’elle ait contribué, au même degré que celle de la résurrection, à fonder la christologie. Autant qu’on peut en juger d’après des témoignages qui ont subi plus ou moins l’influence de la théologie paulinienne, ce fut la résurrection seule qui fit le Christ et l’établit sur son trône de gloire ; la mort n’était que la condition providentielle de la résurrection, condition voulue de Dieu, acceptée par Jésus. Il ne faut pas trop insister sur ce que la mort du Christ a mis fin aux sacrifices sanglants [3] ; car l’idée de la mort expiatrice n’a pas contribué seule ni principalement

  1. I COR. xv, 3-4.
  2. Saint Paul dit : « selon les Écritures », ce qui montre bien qu’il ne faut pas exagérer le caractère historique de la tradition dont il parie.
  3. P. 99.