Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/149

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Quant à l’idée que, le mal et le péché réclamant un châtiment, il y a dans la souffrance du juste une expiation qui purifie [1], elle est comme intermédiaire entre la notion matérielle du sacrifice et sa notion purement spirituelle, conforme à la première par l’idée de satisfaction expiatoire, touchant à la seconde par l’élément moral qu’elle contient ; c’est une conception symbolique où l’on ne doit pas se presser de voir l’expression d’une vérité absolue, indestructible, sous cette forme particulière, dans la conscience des hommes. Cette conception mixte est dans le second Isaïe ; il n’est pas autrement prouvé qu’elle appartienne à l’enseignement de Jésus et à la foi de la première communauté. Le passage de Marc [2] où on lit que le Christ est venu « donner sa vie en rançon pour beaucoup » a toute chance d’avoir été influencé par la théologie de Paul, et l’on peut en dire autant des récits de la dernière scène.

Il semble que, selon le texte primitif de saint

  1. P. 100.
  2. X, 45.