Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/150

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Luc [1], Jésus présente le calice et le pain à ses disciples, en envisageant la perspective de sa fin imminente et de sa réunion future avec les siens dans le royaume de Dieu, mais sans faire ressortir le caractère expiatoire et l’intention rédemptrice de sa mort. Le récit de Marc paraît fondé sur une relation toute semblable à celle de Luc, où ce qui est dit du « sang de l’alliance » aurait été ajouté d’après l’enseignement de Paul : « Et prenant le calice, après avoir rendu grâces, il le leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : Ceci est mon sang de l'alliance, répandu pour plusieurs. En vérité je vous dis que je ne boirai plus du produit de la vigne, avant le jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu [2]. » Il n’était plus temps de dire : « Ceci est mon sang », après que les disciples avaient bu ; et Matthieu [3] l’a bien senti, car il rattache ces

  1. XXII, 18-19, jusqu’aux mots : « Ceci est mon corps » ; la suite du v. 19 et le v. 20 ont été pris de la première Epître aux Corinthiens (XI, 24-25) et semblent avoir été ajoutés après coup.
  2. MARC, XIV, 23-25.
  3. XXVI, 28-29.