Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/172

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rudimentaire ou de moindre vigueur prend les proportions et la consistance que réclame la nécessité présente ; il subsiste ensuite dans la forme acquise, sauf les modifications accessoires qui se produiront, à l’occasion d’autres développements, pour l’équilibre de l’ensemble. Cet équilibre ne s’établit pas ordinairement sans quelque travail intérieur qui a tous les caractères d’une crise douloureuse. Telle est, en effet, la loi de tout développement, et la croissance naturelle des êtres vivants connaît de semblables périodes. Ces tiraillements ne prouvent pas que la vie diminue, mais qu’elle est menacée ; quand la crise est finie et que la puissance de l’être en est augmentée, il faut le louer de sa vitalité, non le blâmer d’avoir souffert ou de n’avoir pas succombé. L’Eglise peut dire que, pour être, à toutes les époques, ce que Jésus a voulu que fût la société de ses amis, elle a dû être ce quelle a été ; car elle a été ce qu’elle avait besoin d’être pour sauver l’Evangile en se sauvant elle-même.

Les premières communautés n’auraient pu durer sans l’organisation rudimentaire qui leur fut donnée par leurs fondateurs. Le collège