Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/174

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et que les deux ne font qu’un dans la réalité, comme l’Evangile et le groupe des croyants ne faisaient qu’un pendant le ministère de Jésus ?

Il n’y a sans doute qu’un jeu d’esprit assez froid dans la réflexion sur « la médiocrité » qui « fonda l’autorité ». Les chrétiens de Lyon au temps d’Irénée, ceux d’Afrique au temps de Tertullien étaient-ils bien inférieurs aux fidèles de Corinthe que Ion apprend à connaître dans les Epîtres de Paul ? La diminution des charismes primitifs prouve-t-elle que la foi réelle fût moins forte, et devra-t-on regretter que l’Église entière n’ait pas donné dans le montanisme ? Même quand il s’agit de religion, les accès de fièvre ne sont pas la condition normale de la vie.

En même temps que l’épiscopat grandit, la prépondérance de l’Eglise romaine se manifeste. M. Harnack lui-même l’a fort bien montré dans son Histoire des dogmes [1]. Cette Eglise eut un rôle considérable dans le combat contre le gnosticisme : les principaux docteurs de la gnose vinrent à Rome comme au point central

  1. I, 439-454.