Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/175

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du christianisme, où il importait le plus de faire agréer leurs doctrines ; ils y furent successivement condamnés. Mais ce n’est point seulement par là que la communauté romaine apparaît dans sa qualité d’Eglise principale. Chaque Église particulière avait le sentiment et même le souci de l’unité générale ; elle se gardait dans cette unité en en surveillant la conservation autour d’elle. Il y fallait cependant un centre qui supportât, en quelque sorte, l’effort de la tendance universelle et garantît le concert des Eglises en le rendant visible et régulier. Ce point de rencontre, ce chef-lieu de l’unité ecclésiastique était indiqué à la fois par les plus grands souvenirs chrétiens et par la situation politique de l’empire. C’est incontestablement à son rang de capitale que Rome dut d’attirer à elle les deux personnages les plus importants de l’Eglise apostolique. Pierre et Paul y sont tous deux venus ; mais quel que fût le prestige de Paul, celui du prince des apôtres est demeuré plus grand dans le souvenir traditionnel. On honorait leur mémoire et l’on gardait leurs tombeaux. Parmi les anciens qui gouvernaient la communauté vers la fin du premier siècle, beaucoup les