et de Philon, sans laquelle la foi au Dieu unique n’aurait guère eu de sens pour les Grecs, beaucoup plus « intellectuels » que religieux. De même, la divinité du Christ, l’incarnation du Verbe fut la seule manière convenable de traduire à l’intelligence grecque l’idée du Messie. Dieu ne cesse pas d’être un, et Jésus reste Christ ; mais Dieu est triple sans se multiplier ; Jésus est Dieu sans cesser d’être homme, le Verbe devient homme sans se dédoubler. Chaque progrès du dogme accentue l’introduction de la philosophie grecque dans le christianisme, et un compromis entre cette philosophie et la tradition chrétienne.
Car la philosophie n’a pas été introduite comme telle ni telle quelle dans la foi, mais en tant qu’on lui empruntait, ou plutôt qu’on lui dérobait une explication ou une formule savante pour faire valoir la tradition. Les apologistes ont pu parler de philosophie à propos du christianisme, et Origène regarder la théologie comme une vraie science, une gnose supérieure à la foi commune, les représentants officiels de l’Eglise affectent de ne pas connaître autre chose que la tradition, et ils ne conviennent pas, n’en ayant