Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/269

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

n’empêche pas que, dans la façon traditionnelle d’entendre le premier, on ne sente l’influence de la sagesse grecque, et, dans la façon d’entendre le second, un élément qui sans doute appartient au fond commun de plusieurs religions, sinon de toutes, mais qui rappelle de plus près les mystères païens que la conception décolorée du sacrifice dans le judaïsme postexilien. Pour ne pas se faire grec, romain ou germain dans son culte, il eût fallu que le christianisme s’abstînt de venir et de vivre chez les Grecs, les Romains et les Germains. L’adaptation du christianisme était inévitable. Il y a lieu seulement d'examiner si elle a servi la propagation et la conservation de l’Evangile, ou bien si l’Évangile S’Y est lui-même perdu. L’institution du ministère ecclésiastique, les sacrements, le culte du Christ, de la Vierge, des anges et des saints ont ils compromis l’Evangile et répugnent-ils à son esprit ?

Puisque le christianisme est devenu une religion et que, devenant une religion, il est devenu un culte, il avait besoin de ministres. Des réunions nombreuses ne peuvent régulièrement et fréquemment se tenir sans chefs, présidents,