Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le système sacramentel se trouve ainsi embrasser et consacrer l’organisation hiérarchique de l’Eglise et les principaux moments de la vie chrétienne. Sans programme tracé d’avance, une institution s’est réalisée qui entoure l’existence humaine d’une atmosphère divine et qui est sans doute la création la plus considérable, par l’harmonie intime de toutes ses parties et par l’intensité de son influence, qui soit jamais sortie spontanément d’une religion vivante. Le temps où l’Église a défini le nombre des sacrements n’est qu’un point particulier de ce développement et n’en marque ni le commencement ni le terme. Le point de départ est celui qui a été indiqué, à savoir le baptême de Jésus et la dernière cène. Le terme est encore à venir, le développement sacramentel, tout en suivant les mêmes lignes générales, ne pouvant prendre fin qu’avec l’Eglise elle-même

Il ne faut donc pas s’exagérer l’importance de l’œuvre accomplie par les théologiens scolastiques, qui ont fixé, avant le concile de Trente, le chiffre total des sacrements et qui ont réuni sous la même rubrique, en retrouvant en chacun, selon la formule aristotélicienne, une matière et