Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/291

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Dieu est naturelle à l’homme, et que l’Évangile de la bonté divine est aussi peu surnaturel que le culte chrétien. Si l’on dit naturel le mouvement dont on perçoit la suite, et si l’on met en dehors de la nature l’action de Dieu dans l’âme et l’élan confiant de l’âme vers Dieu, le culte chrétien sera naturel en tant qu’extérieur, et coordonné à un effet surnaturel en tant qu’agissant sur l’âme par un moyen sensible, pour contribuer à produire ce qui est proprement le surnaturel dans l’homme, à savoir la vie en Dieu [1]. La parole évangélique, moyen indispensable

  1. « Il ne faut pas nier que ce qui est humain dans l’histoire puisse être divin au regard de la doctrine ; il ne faut pas confondre le développement extérieur des choses avec l’action intime de la Providence ; il ne faut pas raisonner comme si l’existence de l’instrument naturel excluait l’opération de la grâce... Quand la Providence veut faire une révélation, elle ne commence pas sur nouveaux frais, mais elle utilise le système existant ; elle n’envoie pas visiblement un ange, mais elle commissionne et inspire un de nos frères. Les choses ont la même apparence qu’auparavant, bien que désormais une puissance invisible les domine... L’histoire d’Israël (et l’on peut en dire autant du christianisme) est double : terrestre pour le monde, céleste pour les héritiers du royaume. » NEWMAN, Essays critical and historical, II, 230, 194-196.