Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/310

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religion vivante d’être une concession de cette sorte. Ce qu’on peut demander au christianisme est de relever le caractère de cette concession par l’esprit qui pénètre le culte et ses pratiques. Les tendances dont il s’agit sont une loi fondamentale de la religion et une condition du développement religieux. Tout est sauvé quand on n’estime pas les formes du culte au-dessus et au dépens de l’esprit qui doit les animer. L’Église ne peut pas plus supprimer l’instinct religieux qu’elle ne semble disposée à l’abandonner complètement à lui-même ; elle fait en sorte de le régler, et les dévotions lui sont un moyen d’entretenir la religion. La piété de telle ou telle nation catholique ne représente peut-être pas l’idéal du catholicisme, mais c’est tout ce que le catholicisme a pu tirer de cette nation. Que peut-on demander à l’Église, sinon un effort continu pour obtenir plus qu’on ne lui a jusqu’à présent donné ? Cet effort existe. M. Harnack reconnaît [1] que les dévotions au Sacré-Cœur, à la Sainte Vierge, et autres semblables, sont devenues, dans l’Église catholique,

  1. Dogmengeschichte, III,670, n. 3.