Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/56

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méthodique, a dû affecter, jusqu’à un certain point, la forme d’un développement légendaire, et qu’elle se présente comme telle au premier regard du critique, bien qu’elle ne soit, en elle-même, qu’une expansion de la foi et un moyen encore insuffisant de placer Jésus à la hauteur qui lui convient.

Envisagée de ce point de vue, la question des miracles évangéliques, toujours si embrouillée pour le critique, si hérissée de difficultés pour l’apologiste, peut s’éclaircir, au moins partiellement, et cesser d’être un thème de controverses angoissant et dangereux. M. Harnack la discute encore un peu scolastiquement [1], et il en vient à partager les miracles en cinq catégories : ceux qui sont le grossissement de faits naturels mais saisissants ; ceux qui sont comme la réalisation extérieure et matérielle de sentences et de paraboles, ou de phénomènes de la vie religieuse intime ; ceux qui ont été conçus pour marquer l’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament ; les guérisons extraordinaires que Jésus a opérées par

  1. P. 16-19.