Page:Lombard - L'Agonie.djvu/14

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réjouit, et d’un public indifférent qui ne sait vers qui aller et se laisse guider par elle. Et puis les écrivains sont trop nombreux. La mêlée est compacte, dure, égoïste. On’n’y entend pas les cris de douleur, les appels désespérés couverts par le hurlement de tous. Chacun pour soi ! On ne se connaît pas ; on n’a pas le temps. On n’a le temps que de songer à ses intérêts, à sa réclame, à sa vie, si disputée. Il paraît trop de livres, et les mauvaises herbes, que personne n’arrache, et qui jettent librement, à tous les vents, leurs pullulantes graines, étouffent les belles fleurs, poussées à leur ombre mortelle !

Ce que je voudrais dire encore, c’est l’attitude très noble de Mme Lombard. Ceci est d’un ordre plus intime, et si j’ose en parler, c’est que j’espère éveiller, en faveur de cette admirable créature, la pitié des bonnes âmes. Mme Lombard, qui est du peuple, a, à un très haut point, le respect « du génie » de son mari, car, pour elle, n’est-ce pas, le mot n’est pas déplacé. Dans sa détresse, elle ne songe qu’à lui. Son unique crainte est que le nom