Page:London - Belliou la fumée, trad. Postif, 1941.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
BELLIOU-LA-FUMÉE

Le gros Burke, propriétaire des jeux du salon M. et G., fit un signe affirmatif.

« L’impossible s’est produit, dit-il. Ce la Fumée possède bel et bien un système. Si nous le laissons aller, nous sommes tous flambés. Je ne vois autre chose à faire, si nous continuons à tenir nos tables, que de réduire le maximum à un dollar, ou à dix cents, ou à un cent. Avec des mises pareilles, il ne gagnera pas grand-chose en une nuit. »

Tous les regards se tournèrent vers la Fumée. Celui-ci haussa les épaules.

« Dans ce cas, messieurs, je serai obligé d’embaucher une équipe pour jouer à toutes vos tables. En payant mes hommes dix dollars chacun pour une partie de quatre heures, je puis faire encore de l’argent.

— Alors nous fermerons la boutique, répliqua le gros Burke. À moins que… Il hésita et consulta du regard ses collègues. À moins que vous ne soyez disposé à parler affaires. Combien vendriez-vous votre système ?

— Trente mille dollars, répondit la Fumée, ce qui fait trois mille pour chacun de vous.

Ils délibérèrent par signes.

« Et vous nous expliquerez votre système ?

— Parfaitement.

— Et vous promettez de ne plus jamais jouer à la roulette à Dawson ?

— Oui, monsieur, affirma la Fumée. Je promettrai de ne plus jouer ce système-là.

— Grand Dieu ! s’écria Moran. Est-ce que vous auriez encore d’autres systèmes ?

— Un instant ! intervint le Courtaud. Je voudrais causer avec mon associé. Viens un peu me parler à part, la Fumée. »