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BELLIOU-LA-FUMÉE

Tous deux se frayèrent un chemin vers la porte et se glissèrent dehors. Breck rentra seul au bout de quelques minutes.

Harding était en train de faire sa déposition quand la Fumée vit la porte s’entrouvrir, et dans l’ouverture apparut le visage de l’homme qui avait vendu la farine. Il faisait des grimaces et des signes emphatiques à quelqu’un : un homme assis près du poêle, qui se leva et se dirigea vers la porte.

« Où allez-vous, Sam ? demanda Shunk Wilson.

— Je reviens dans un clin d’œil, expliqua Sam. Il faut absolument que je sorte. »

La Fumée fut autorisé à poser des questions aux témoins. Au milieu du contre-interrogatoire de Harding, on entendit du dehors les gémissements de chiens, avec des grincements et clapotis des patins d’un traîneau. Quelqu’un, qui était près de la porte, l’entrouvrit pour voir ce qui se passait, et annonça :

« C’est Sam avec son partenaire et un attelage de chiens ; ils filent d’un train d’enfer sur la piste de la Stewart River », annonça-t-il.

Pendant une bonne demi-minute personne ne dit mot, mais les hommes se regardaient avec des airs entendus, et une impatience générale pénétrait la salle comble. Du coin de l’œil, la Fumée aperçut Breck, Lucie et son mari conversant à voix basse.

« Allons ! dit rudement Shunk Wilson à la Fumée, coupez court à cet interrogatoire. Nous savons ce que vous essayez de prouver, à savoir que l’autre rive n’a pas été fouillée. Le témoin l’admet : nous l’admettons. Ce n’était pas nécessaire. Aucune trace ne conduisait vers cette rive-là. La neige était intacte.

— N’empêche qu’il y avait un homme sur l’autre rive, insista la Fumée.