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BELLIOU-LA-FUMÉE

Quelques minutes après son mari la suivit. Le bruit de la porte refermée fut le seul avertissement que le juge reçut de cette nouvelle sortie.

« Qui était-ce ? demanda-t-il en interrompant le récit de Louis.

— Bill Peabody, répondit quelqu’un. Il a dit qu’il avait quelque chose à demander à sa femme et qu’il allait revenir tout de suite. »

Au lieu de Bill, ce fut Lucie qui rentra, ôta ses fourrures et reprit sa place près du poêle.

« Je crois qu’il sera inutile d’interroger le reste des témoins, décida Shunk Wilson après la déposition de Pierre. Ils ne peuvent que répéter les faits que nous venons d’entendre. Dites, Sorensen, allez donc chercher Bill Peabody. Nous n’allons pas tarder à voter le verdict. Maintenant, étranger, vous pouvez vous lever et donner votre version de l’événement. En même temps, pour éviter des retards, nous ferons passer à la ronde les deux fusils, les munitions et les balles qui ont déterminé la mort »

La Fumée, après avoir expliqué comment il était arrivé dans cette partie du pays, raconta le guet-apens dont lui-même avait été victime et la manière dont il avait cherché refuge sur la rive, lorsque Shunk Wilson l’interrompit avec indignation.

« Jeune homme, il n’y a pas de bon sens à témoigner de la sorte. Vous êtes en train de gaspiller un temps précieux. Naturellement vous avez le droit de mentir pour sauver votre peau, mais nous n’endurerons pas de pareilles sornettes. Le fusil, les munitions, la balle qui a tué Joe Kinade, tout est contre vous… Qu’est-ce qui se passe ? Ouvrez la porte, quelqu’un ! »

Le gel se précipita à l’intérieur, prenant forme et substance dans la chaleur de la chambre, tandis que