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BELLIOU-LA-FUMÉE

jours de vivres, des couvertures, des allumettes, du tabac, une hache et un fusil.

— Allez-y, dit Lucie d’un ton encourageant. Posez bien les pieds dans les empreintes, étranger. Arpentez le terrain aussi vite que Dieu vous le permettra.

— Je vais faire un bon dîner avant de partir, déclara la Fumée. Et quand je partirai, ce sera pour remonter la Mac-Question, non pour la descendre. Il faut venir avec moi, Breck. Nous allons fouiller cette autre rive et chercher le véritable assassin.

— Si vous voulez mon avis, objecta Breck, vous descendrez la Stewart et le Yukon. Quand la bande reviendra de mon entreprise hydraulique à faible rendement, elle verra rouge. »

La Fumée se mit à rire et secoua la tête.

« Je ne puis m’esquiver de ce pays-ci, Breck. J’y ai des intérêts, et je dois rester pour les faire valoir. Je ne sais si vous me croyez ou non, mais j’ai trouvé le lac Surprise. C’est de là que vient cet or. En outre, ils ont pris mes chiens, et je dois attendre qu’on me les rende. Enfin, je sais ce que je dis : il y avait un homme caché sur cette rive. Il a presque vidé le magasin de son arme contre moi. »

Une demi-heure après, la Fumée était assis devant une large assiettée de viande d’élan et portait à ses lèvres un grand pot de café, lorsqu’il se leva à demi, alarmé d’un bruit qu’il avait été le premier à entendre. Lucie ouvrit la porte toute grande.

« Bonjour Spike ! Bonjour Methody ! dit-elle à deux hommes couverts de givre et penchés sur un fardeau que contenait leur traîneau.

— Nous arrivons du campement supérieur, dit l’un d’eux comme ils entraient dans la chambre, portant, avec des précautions particulières, un objet enveloppé