avant de pouvoir regrimper à bord il fut trempé jusqu’à la ceinture.
« Il va falloir camper et construire un feu, dit-il, au moment où le bateau s’échouait de nouveau. Je suis gelé.
— On ne doit pas avoir peur d’un peu d’eau, railla Stine. D’autres sont partis aujourd’hui plus mouillés que vous. À mon tour, je vais le faire démarrer. »
Cette fois, c’est lui qui prit le bain de siège et proclama en claquant des dents l’urgente nécessité de se réchauffer.
« Bah ! pour une éclaboussure pareille ! cria malignement Sprague. Continuons.
— Le Courtaud, dégagez ma valise et allumez du feu, ordonna Stine.
— N’en faites rien ! s’écria Sprague. »
Le Courtaud les toisa l’un après l’autre et se mit à expectorer, mais ne bougea point.
« Il est à mon service, et j’entends qu’il n’obéisse qu’à mes ordres, répliqua Stine. Le Courtaud, portez cette valise à terre. »
Le Courtaud obéit et Sprague resta grelottant dans le bateau. Kit, n’ayant pas reçu d’ordres, demeura inactif, satisfait du répit.
« Un bateau divisé contre lui-même ne peut voguer, fit-il en aparté.
— Qu’est-ce que vous dites ? glapit Sprague.
— Rien. Je parle tout seul. C’est une habitude à moi. » Son employeur lui décocha un regard qui n’avait rien de tendre, et continua de bouder pendant plusieurs minutes. Puis il capitula.
« Tirez mon sac, la Fumée, ordonna-t-il, et aidez l’autre à faire le feu. Nous ne partirons pas avant demain matin. »