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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/158

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Mais il y gagna la fièvre, au cours de sa vie errante, et à moitié-mort s’en revint de lui-même sous le harnais.

Il se sauva une seconde fois en société de deux autres noirs de Malaïta.

Les trois hommes reçurent l’hospitalité dans la paillote d’un de leurs congénères, ancienne recrue libérée, et qui s’était installé à son compte dans un petit port côtier.

Mais Maouki et ses compagnons furent trahis.

Au cours de la nuit qui suivit, deux blancs, arrivés dans une baleinière, firent irruption dans la paillote. :

Ils se saisirent des fugitifs, leur firent sonner sept cloches, puis les ficelèrent comme des gorets et les jetèrent dans la baleinière, en complète marmelade.

Quant au propriétaire de la paillote, qui s’était aussi imprudemment compromis, ce fut sept fois sept cloches qu’il fut mis à sonner.

Ses cheveux, sa peau, ses dents volèrent en un mirifique feu d’artifice et il fut découragé, pour le restant de ses jours, de donner asile aux recrues en rupture de ban.

Maouki se soumit à l’inévitable et se tint coi, un an durant.

Sa bonne conduite lui valut d’être promu domestique d’intérieur chez un des blancs.

Il eut, dès lors, une bonne nourriture et la vie plus douce.

Sa tâche consistait uniquement à tenir la maison propre et à chaque heure du jour, presque