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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/164

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fâcheuse réputation et les Instructions Maritimes

continuent à signaler les indigènes comme traîtres et félons.

Max Bunster était l’unique colon établi à Lord-Howe, où il représentait la Moongleam-Soap-Compay, qui n’avait pas trouvé d’autre moyen de s’en délivrer.

C’était un robuste et colossal Allemand, qui avait quelque chose de détraqué dans le cerveau. Un demi-fou, pour parler charitablement.

Il était, en même temps, lâche et brutal, et dépassait en sauvagerie le pire des sauvages qui l’entouraient.

Bunster avait, comme agent de la compagnie, fait ses débuts à l’île Savo, où sa brutalité le rendit bientôt impossible.

Mais le premier remplaçant qui lui fut envoyé fut accueilli par une volée de coups de poing et quasiment assommé,

Le bateau qui l’avait amené le remporta, le jour même, en complète marmelade.

Une seconde fois, Mr Haveby, bien décidé à relever Bunster de ses fonctions, expédia à Savo un géant du Yorkshire, qui avait la renommée d’un casse-tout et préférait un bon pugilat au plus exquis des déjeuners.

Bunster se montra prudent vis-à-vis du nouveau venu et, dix jours durant, avec la plus suave complaisance, le mit au courant de sa tâche.

Mais comme au bout de ces dix jours le gars du Yorkshire, ayant pincé une violente dysenterie, avait dû s’aliter, Bunster lui tomba dessus à