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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/176

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YAH ! YAH ! YAH !

C’était un Ecossais authentique, un gouffre à whisky, qu’il absorbait pur.

Ponctuellement, il avalait, à six heures du matin, sa première lampée. Les autres suivaient tout le long du jour, à intervalles réguliers, jusqu’à l’heure de son coucher, qui avait lieu d’ordinaire sur le coup de minuit.

Notre homme, effectivement, ne dormait que six heures sur vingt-quatre. Et, durant les dix-huit heures qui restaient, il était ivre, d’une ivresse que la force de l’habitude avait faite calme et décente.

Pendant les deux mois que je passai en sa compagnie, sur l’atoll d’Oulong, jamais son haleine ne se désinfecta des relents d’alcool dont elle était imprégnée.

C’est le cas d’ivresse chronique le plus prodigieux à la fois et le mieux ordonné que j’aie jamais eu l’occasion d’observer.