Aller au contenu

Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

s’apaisèrent, tandis que Mac Coy demandait au capitaine Davenport :

« Avez-vous des vivres en quantité suffisante ?

— Nous crevons tous de faim ! fut la réponse. Depuis deux jours, je n’ai pris qu’un biscuit de mer et une cuillerée de saumon de conserve.

« Nous n’osons pas pénétrer dans la cambuse, que nous avons dès le début solidement barricadée, ainsi du reste que presque tout l’intérieur du navire, dans l’espoir d’étouffer le feu.

« Nous nous sommes, depuis, partagé le peu de nourriture que contenait l’office. »

La fumée, cependant, devenait plus épaisse sur le pont, et maintenant elle voilait presque Pitcairn. Le charpentier calfatait sans trêve.

« J’aurais, reprit le capitaine Davenport, après quelque hésitation, une requête à vous adresser.

« Je ne possède pas de carte détaillée de Mangareva. Sur la carte générale que nous avons consultée ensemble, l’île, vous l’avez vu comme moi, n’est figurée que par un point imperceptible.

« Je puis avoir des difficultés pour trouver l’entrée de la passe qui conduit au lagon. Accepteriez-vous de venir avec nous et de piloter le navire ? »

Aussi impassible que si une invitation à dîner lui était offerte, Mac Coy acquiesça :

« J’irai avec vous.

— Et si le navire explose en cours de route ?

— Tenez vos canots prêts. Si la catastrophe que vous redoutez se produisait, nous y trouverions un refuge et ce sont eux qui nous déposeraient sans dommage à Mangareva.