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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/216

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du logis du capitaine Lynch. Il entendit le Juif et Toriki tomber d’accord, pour la fameuse perle, sur le prix prodigieux de vingt-cinq mille francs.

À ce moment commencèrent à retentir, du côté de la mer, une série de coups de canon.

C’étaient des signaux de danger, de l’Orohéna et du Hiram, qui indiquaient par là que, pour n’être point jetés à la côte, il leur était nécessaire de prendre le large.

Lorsque Lévy et Toriki sortirent de la maison du capitaine Lynch, ils virent effectivement les deux navires, qui avaient au préalable laissé tomber leur grand-voile et leur clinfoc, s’enfuir, talonnés par les vagues.

« Ils reviendront, dit Toriki, quand sera passée cette nouvelle rafale.

— Le baromètre continue à baisser, observa le capitaine Lynch. Qu’est-ce que cela nous prépare ? »

C’était un vieux loup de mer à la barbe blanche, aujourd’hui trop âgé pour le service et qui avait appris par expérience que le seul moyen, pour lui, de vivre en paix avec son asthme était le séjour aux îles.

Pour ce motif, il s’était installé à Hikouérou.

Les trois hommes se mirent, inquiets, à observer la mer et le ciel. Le vent montait et tombait alternativement, et ses sautes de direction étaient perpétuelles.

Les deux goélettes viraient sans cesse sur elles-mêmes et s’efforçaient de revenir vers l’île, pour recueillir leurs patrons respectifs.

Elles diminuaient toujours leur toile. Plusieurs