Aller au contenu

Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/220

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

gement dépassé, observa le capitaine Lynch. Il y a onze ans que j’habite cette île et ma maison en occupe le point culminant.

« Jamais, non, jamais… L’île entière sera bientôt submergée. »

Il consulta sa montre, qui marquait trois heures.

Un Noir apparut, avec sa femme. Tous deux semblaient affolés et traînaient, sur leurs talons, une bande de marmots et d’animaux variés.

Ils s’arrêtèrent à proximité de la maison et, après quelques hésitations, s’assirent par terre, d’un air morne.

D’autres familles surgirent, quelques minutes après, de toutes les directions, hommes et femmes chargés d’un assortiment hétéroclite de leurs objets les plus précieux.

Si bien qu’en peu de temps plusieurs centaines de Noirs, des deux sexes et de tout âge, étaient rassemblés autour de la maison du capitaine Lynch.

Car la saison des plongées battait alors son plein et les indigènes étaient venus à Hikouérou de toutes les îles voisines et même de Tahiti.

« Il y a, ici, près de douze cents hommes et femmes, dit à Raoul le capitaine Lynch. Je me demande combien il en restera demain. »

Une troisième vague abattit sur le rivage sa masse liquide et vint farouchement tourbillonner autour de la maison, passant sous les chaises de